un homme est là par terre...

Nous sommes très fiers de notre science et nos connaissances. Mais nous ne sommes que des cannibales. Nous aimons les collections des crânes blancs posés les uns sur les autres au fond de notre salle. Trucider les bêtes n’est pas suffisamment amusant, il faut aussi liquider les voisins. Peut importe le motif, on le trouve assez facilement.

Sous un prétexte quelconque nous sommes capables de détruire le produit de centaines, voire milliers d’années d’effort. L’effort de ceux qui croient que notre temps sur la terre n’est pas pour l’emmerder. Mais vu qu’il est vachement plus facile de pourrir que de curer, nous nous penchons sous la première option.

La terre en a marre de nous. Elle veut sûrement se débarrasser de nous le plus vite possible. Heureusement nous ferons le boulot pour elle. Il faut patienter.

Le Fusillé (Jacques Prévert, 1963)

Les fleurs les jardins les jets d'eau les sourires
Et la douceur de vivre
Un homme est là par terre et baigne dans son sang
Les souvenirs les fleurs les jets d'eau les jardins
les rêves enfantins
Un homme est là par terre comme un paquet sanglant
Les fleurs les jets d'eau les jardins les souvenirs
et la douceur de vivre
Un homme est là par terre comme un enfant dormant.